La vie en vaut-elle vraiment la peine ??? [Ezra Karev]

Ce que cette ville pouvait paraître pathétiques vue d'en-haut !! D'accord, avec ses lumières lointaine, son animation et ses quelques rares personnes atteintes du syndrome du bonheur, elle pouvait paraître plutôt belle, mais en y réfléchissant bien, elle était aussi inutile que toutes les autres. Perchée en-haut de l'Aiguille Spatiale, je regardait la médiocrité qui émergeait de ce monde où je n'avais pas choisit de vivre. Qui aurait pu le choisir de toute façon ??? Il ne s'agissait que d'une suite d'évènements semblables qui se répétaient jours après jours. On naissait pour ensuite mourir, ce qui était des plus désappointant lorsqu'on y réfléchissait bien. Hum... la mort... Voilà un sujet avec lequel j'avais flirté très souvent ces derniers temps. Entendre toutes ces personnes gémir, les voir me supplier de ne pas les faire souffrir, voilà qui avait été jouissif pour moi. Hélas, je commençais légèrement à me lasser de tous ces petits coups pendables. Il était temps que j'aie de nouvelles instructions, un plan de match à suivre. Hélas, celui qui devait me le donner n'était pas encore en état de le faire. Étant atteint d'un syndrome de ''la personnalité multiple'', comme le disait si bien ces petits jouets d'humains, il prenait pour la plupart du temps l'apparence d'un jeune homme malheureux et mal dans sa peau duquel je devais m'occuper le mieux possible en le berçant et en le cajolant. Et vous vous direz, mais pourquoi ferais-je ça ??? Tout simplement parce que son autre lui était l'être suprême, la seule personne pour qui je ferrais absolument tout. Ensemble, nous étions le duo le plus démoniaque qui soit, si tant était à dire que nous pouvions être comparés...

Ce soir-là, je portait des vêtement qui me permettaient facilement de me fondre dans la masse : un haut rouge vin, un jeans noir et des baskets. Mes cheveux bruns étaient simplement relâchés dans mon dos, créant un légère vague. Comme toujours, j'inspirais confiance. C'est pourquoi j'avais pu laisser pour morts un jeune couple d'à peine 17 ans. Cependant, comme je vous l'ai dit, je m'ennuyais, et il était grand temps que les choses bougent.

mentally fucked

J'enfonce mes ongles dans la chair de mes veines. Je sens la pollution de ce pauvre Ezra, médiocre imbécile qui refuse de me céder son corps. Il n'a aucune idée de mon existence. Il n'est qu'une âme qui fait de ma vie un enfer. Je le sens s'insinuer en moi, et je ne peux pas m'empêcher de me battre. Lorsqu'il était faible, j'étais là pour prendre la relève, pour souffrir à sa place, pour endurer ce qu'il n'arrivait pas à rester conscient pour voir. Il me donne les morceaux détruits et souffrants de sa vie, pour en garder les jours nouveaux. Ici, maintenant, j'ai enfin la liberté de faire ce qui me plait, je me garde une place pour une justice que j'impose. Les mécréants, les faibles, les pouilleux ne peuvent pas survivre. C'est la loi du plus fort, la sélection naturelle qui reprends le dessus. Je n'ai aucune pitié, ce mot qu'ils cirent, pleurent, gémissent avant que je les achèvent. La vie n'est pas quelque chose d'acquis, il faut la mériter et je suis là pour remettre les choses à leurs place.

Mes ongles ont lentement percé ma peau, laissant écouler un filet de sang jusqu'à mon poignet. Je ne suis rien d'autre que chair, comme tous les autres mortels. Mes avant-bras sortant d'un t-shirt noir sont couverts de cicatrices, formant un motif contre ma peau. De fines lignes volontairement produites pour me tester. Il se trouve que les transgéniques ont un taux de résistance à la souffrance très élevé et qu'on ne peut pas être tué par la torture, nos capacités régénératrices étant moléculairement modifiées pour nous optimiser.

Je sens ce que je recherchais, à me promener dans les rues sombres, comme une âme errante. Une odeur se fraye à mes narines, me laissant frissonner d'impatience. Elle sait très bien cacher sa trace, ma belle amie, mais personne n'est impossible à pister. J'ai les sens ultra développés, trop pour ce monde dur et cruel, mais c'est la fardeau d'être un être supérieur. Je la sens, elle qui sait me faire chavirer et oublier les maux passés. Je m'approche, je le sens. Arrivé devant son lieu de prédilection, je devine qu'elle est tout en haut, dominant le monde par la pensée et par la force. Je grimpe à sa suite, mes membres agiles me transportant sans aucun effort, là où aucun humain ne peut aller sans machines. Elle est assise au sol, ses yeux perdus dans l'immensité de l'horizon, je m'approche sans un bruit, la seule chaleur de son corps m'enivrant par l'air qui la transporte. Ma main se pose autour de sa gorge, en un étau, serrant un peu, juste assez pour la relever jusqu'à ma hauteur et lui murmurer à l'oreille.

« Ezra est parti faire joujou, je suis de retour. »

Je la retourne face à moi, souriant à moitié, satisfait de revoir son visage d'ange. S'ils savaient la cruauté perverse cachée sous ses traits délicats, ils ne seraient rien d'autre. Je pose mes lèvres dans son cou, la relâchant sur ses pieds, mordillant la chair sous son oreille. Ma langue creuse un chemin jusqu'à ses lèvres où je l'embrasse comme si c'était la fin du monde, parce qu'un jour ou l'autre on y sera vraiment et je sais pas si je pourrai y être. Je me détache d'elle, une de mes mains à sa taille.

« T'as été sage durant mon absence ? »

Malgré tout ce que je pouvais en dire, je devais bien avouer que j'aimais bien ce mode de vie. Embobiner tout le monde avec mes charmes et mon sourire innocent avant de les entraîner vers la mort, voilà ce qui était mon véritable plaisir sur Terre. Certes, il s'agissait d'un passe-temps inhabituel, mais que voulez-vous, j'étais un être inhabituel. Toute ma vie était basée sur le meurtre et la souffrance, et je m'y plaisait bien. J'en avais même fait une véritable passion. Évidemment, je n'en aurais pas voulue sans ma tendre moitié. Tuer sans lui était la chose la plus ennuyante qui soit. Si j'étais hypocrite et sadique, lui l'était encore plus que moi. Entendre les cris de ses victimes était pour moi une jouissance tel que je ne pouvais même pas l'exprimer. Je ne pouvais tout simplement pas me passer de cette musique à mes oreilles.

L'air se faisait légèrement plus frisquet. Cependant, je n'y prêtait aucune attention. N'étant pas humaine, j'étais beaucoup plus résistante que ceux-ci sur bien es points tel que la chaleur, le froid et la douleur. Puis, soudainement et sans que je ne l'entende venir, je sentis une main m'empoigner fortement la gorge, suivit d'une voix familière qui murmura tout près de mon oreille. Une voix qui, sans même que je n'aie à y réfléchir, dessina un sourire amusé et cruel sur mes lèvres. Ainsi, Karev avait prit possession de l'esprit de ce petit avorton !? Parfait !! On aurait un petit moment pour jouer.

-Et bien, nous n'avons qu'à jouer nous aussi pendant son absence...

Mon sourire s'agrandissant, je le laissai me retourner vers lui, pouvant enfin voir son visage diabolique juste en-face du mien. Ses lèvres sur mon cou me firent ressentir une multitude de petits frissons. Frissons que sans aucun doute il avait dû sentir aussi. Je lui rendit fougueusement son baiser comme je ne l'avais jamais fais. Il était de loin le seul à qui j'avais envie de donner un peu d'amour, d'où la raison pour laquelle je ne pouvais me résoudre à agir cruellement avec Ezra. Après tout, ils avaient le même visage, ce qui compliquait les choses. Il venait de me demander si j'avais été sage, ce qui me fit sourire de nouveau avant que je n'approche mes lèvres de son oreille à mon tour.

-Comme une image. D'ailleurs, je commençais à en avoir marre de cette tranquillité. Il était temps que tu reviennes, je m'ennuyais à mourir.

Je mordillai sensuellement son lobe d'oreille.

Contenu sponsorisé